vendredi 3 décembre 2010

Sans réponse ... à ce jour !

COLLECTIF 100% CONTRE !

à

M. Le Préfet de l’Essonne

Préfecture de l’Essonne

Boulevard de France

91010 EVRY CEDEX

Grigny, le 8 Novembre 2010

Monsieur le Préfet,

Notre demande de rendez-vous en date du 7 Mai dernier est restée sans réponse de votre part. Nous en sommes d’autant étonnés que lors de notre rencontre en Septembre 2009, des pistes de travail nous ont été proposées par vos services. Nous en avions donc alors pris acte.

Certes, un travail approfondi de la CRC et des services municipaux a permis une meilleure maîtrise des dépenses et des recettes, puisque le budget a pu être voté en équilibre sur l’année 2010, et les impôts n’ont pas été augmentés, pour pallier comme l’an passé au déficit des finances communales. Cela n’empêche pas les habitants d’être inquiets de voir se dessiner pour 2011 le même scénario qu’en 2009. Ils ont en effet conscience que nous sommes plus d’habitants que ceux pris en compte par l’INSEE et que cela a un impact important sur la DGF attribuée à la commune. Rien qu’en 2010, c’est une perte de 3 millions d’euros !

Pour notre part, et comme nous nous y étions engagés devant les habitants de Grigny, nous avons travaillé avec les services municipaux concernés sur les finances communales, afin d’essayer de trouver des solutions réalistes tant en dépenses qu’en recettes.

C’est pourquoi, nous réitérons notre demande de rendez-vous pour échanger avec vous de questions qui nous préoccupent et des pistes de solutions réalistes et pérennes. Nous avons en effet la ferme conviction que Grigny n’est pas dans une impasse et que peut se construire pour notre ville un avenir prometteur.

Dans cette attente, nous vous prions de croire, Monsieur le Préfet, en l’assurance de notre haute considération.

COLLECTIF 100% CONTRE !

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Cela fait donc sept mois que nous avons demandé à rencontrer le Préfet et un mois que nous l'avons relancé... Sans commentaires !!!

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mercredi 24 novembre 2010

Et maintenant ?

IL Y A UN AN …

Nous étions près de 4000 personnes habitants de tous les quartiers, à manifester notre refus de voir nos impôts locaux brutalement augmentés de 50%

Le collectif d’habitants « 100% contre » s’est alors constitué, afin de faire entendre la voix des contribuables de tous les quartiers auprès des élus de la municipalité, des élus parlementaires, des média, et de l’Etat.

Nous n'avons pas réussi à arrêter l'irréparable : l'augmentation nous a frappé et frappe encore durement l’ensemble des ménages ; mais vous le savez nos efforts n’ont pas été vains. Pas d’augmentation du taux d'imposition cette année, mais pour combien de temps ?

ET MAINTENANT ?

Le pire a été évité ! La fiscalité de la commune la plus pauvre de l’Essonne est désormais la plus élevée du département.

Prochainement, vous allez recevoir vos impôts locaux qui devront être payés au 15 décembre 2010. Aucune augmentation du taux d'imposition communal n’est prévue pour cette année et nous savons bien que pour certains ménages, bon nombre d’entre nous ont aidé à trouver des solutions d’étalement de paiement avec le trésor Public.

En effet, les efforts de tous n’ont pas été vains ! Le budget communal 2010 a pu être voté en équilibre sur l’année ; Monsieur le Préfet de l’Essonne a suivi les recommandations de la CRC, mais a exigé que le budget communal continue de diminuer sa charge de fonctionnement à hauteur de plus de 500 000 euros et réduire encore sa masse salariale de 250 000 euros ! Ce sont encore les contribuables qui vont en subir les conséquences : c’est scandaleux et inacceptable !

Mais que peut-on faire désormais ? Continuer à lutter pour une fiscalité plus juste.

Cette lutte a permis également que soit adoptée à l'unanimité par le conseil municipal une motion sur un contrat d'objectifs et de moyens. Cette lutte passe en effet par le retour à l’équilibre pérenne des comptes communaux, notamment par l’apport de recettes supplémentaires qui nous sont dues, au même titre que toutes les autres communes de même strate. Elle passe également par le développement des services nécessaires à notre population - l’une des plus jeunes de France avec un taux de chômage record surtout chez les moins de 25 ans !)

Seul un collectif n’est rien ! Il faut saluer l’engagement de tous :

ü les élus de la majorité municipale qui ont travaillé avec les membres de notre collectif dans les ateliers sur les dépenses, les recettes et la communication

ü l’ensemble des élus du conseil municipal qui ont adopté une motion pour un contrat d'objectifs et de moyens

ü Le personnel communal qui a lui-même créé son collectif et les associations qui maintiennent malgré tout le cap,

ü les médias qui nous ont permis de nous faire entendre,

ü Les élus parlementaires et sénateurs qui ont relayé notre action,

ET DEMAIN ?

Il faut tout faire pour que Grigny ne soit plus la commune où la fiscalité est la plus élevée du département alors qu’elle est l’une des villes les plus pauvres de l’île de France ! Cette situation est irréaliste et nous devons la combattre !

Il faut lutter pour le retour à une fiscalité plus respectueuse des spécificités du territoire, en somme une fiscalité plus juste pour tous.

Nous allons réitérer notre demande de rendez-vous auprès du Préfet (réf. : notre courrier du 7 mai dernier qui n'a reçu aucune réponse) pour poser un certain nombre de remarques, notamment que le chiffre de la population de Grigny retenu pour la Dotation Globale de Fonctionnement est très sous-estimée et ne reflète en rien la réalitéun document émis par l'INSEE elle-même, en décembre 2009, en apporte la preuve : 28.000 habitants contre 24.000 recensés officiellement. C'est plus de 3 millions d'euros qui pourraient venir en recettes supplémentaires.

Après cette nouvelle rencontre avec le représentant de l'État, nous n'aurons plus de raison d'exister en tant que Collectif d'habitants 100% contre, mais nous entendons bien poursuivre, comme vous, l'action pour le devenir de la ville.

En effet, en travaillant pendant de longs mois aux côtés des élus et du personnel communal sur les problèmes budgétaires, nous avons acquis la ferme conviction que GRIGNY n'est pas dans une impasse, mais a un réel avenir de respect et de dignité pour tous.

Toute cette mobilisation peut aboutir si l'État prend conscience de la gravité de sa décision et œuvre désormais pour une coopération sans faille avec tous les acteurs de la ville et ses habitants dans le seul but d'améliorer la vie des citoyens.

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mercredi 30 juin 2010

Décevant Préfet !

On s'attendait à plus conforme à la dignité de la fonction.

Hier, 29 juin 2010, 15 h : une délégation d'élus, sur l'initiative du Maire, a demandé à être reçue par le Préfet. Les collectifs, dont le nôtre, en faisait partie.

Un parterre impressionnant d'élus et de parlementaires s'était donné rendez-vous devant les grilles de la Préfecture : Conseil municipal bien sûr (majorité et opposition), sénateur, député, conseillers généraux, président de l'agglomération, mais aussi des élus de villes voisines.

Une manifestation de plus de 400 personnes (nombre impressionnant pour ce type de manifestation) les accompagne au son des crécelles, des tambours et des slogans.

Le Maire nous apprend une bonne nouvelle : Le Conseil général, à l'unanimité (gauche et droite confondues), a voté une motion de soutien à Grigny. Déjà, on s'en souvient, le conseil municipal de Grigny avait voté à l'unanimité (majorité et opposition) le "contrat d'objectifs".

On s'attendait donc à l'ouverture (enfin) d'un dialogue autour de solutions.

Hélas !

Mauvaise augure : le Directeur de cabinet, très nerveux, monte sur ses grands chevaux : "on avait dit 11 personnes, vous êtes 12 ! C'est pas possible !". Quand, à ce niveau, on chipote, cela présage qu'on ne pourra pas monter plus haut !

Puis le Préfet arrive, flanqué de son secrétaire général et de deux administratives. Personnellement, je le vois pour la première fois.

Le Maire expose le but de la rencontre : la mise en place du contrat d'objectifs après les efforts faits par la ville et les signes de bonne volonté qu'elle a donné.

Tout se gâte alors :

Le Préfet tente de déstabiliser la délégation par des procédés nettement éculés :

- Ce budget n'est ni fait ni à faire,
- Il n'y voit aucun signe d'améliorations, bien au contraire !
- Il n'a pas tout lu, mais il a tout compris,
- Il conditionne son avis à celui de la Chambre régionale des comptes, mais il le donne quand même et il n'est pas positif ! ....

Tout cela n'aurait pas tenu devant un jury, même indulgent, de l'ENA, mais on aurait pu passer sur ces ficelles assez grossières, si la situation ne s'était dégradée :

- Le Préfet, par des approximations et des lapsus, trahit son manque de connaissance du dossier de Grigny.
- Le fameux audit de la cour des comptes est dans les choux : il ne sait pas où cela en est et il espère avoir des nouvelles à la fin de l'année (2010 précise-t-il quand même !!!)
- Il tente de fuir ses responsabilités en attribuant la hausse des impôts au Maire (sic !). Par deux fois, il réitère ce type de propos !
- Il se contredit : prétendant que le recensement INSEE est suspicieux, alors qu'il a écrit, dans sa lettre du 11 mai, qu'il était irréprochable (et donc qu'on ne pouvait espérer les 3 millions d'euros dûs pourtant par la loi - Ben voyons !).

Mais plus inquiétant :

- A ses propos, à peine voilés, on comprend qu'il veut influencer les conclusions de la chambre régionale des comptes dans le sens d'un durcissement des sanctions à l'encontre de Grigny,
- Enfin, sur des propos malencontreux d'une administrative, on découvre que le fameux processus de travail avec les services de la Préfecture, n'a jamais eu lieu : aucun relevé de décisions ou compte-rendu n'a été établi et les services des la Préfecture n'ont fait que prendre des notes, sans propositions, sans initiatives et sans dialogue.

Les élus (Maire, sénateur, président d'agglomération, député) ont réitérés - clairement - leur demande de travail réel sur les solutions au cas de Grigny.

Ils ont évoqués - clairement - les conséquences d'une attitude négligente ou obtuse de la part de l'État. Seul point positif : le Préfet souriait nettement moins à ce stade de l'entretien (au bout de deux heures !).

Qu'en aura compris le Préfet ? La suite va le dire.

A chaque Préfet son style et ses compétences, mais devant des situations graves, il y a des attitudes qui sont de véritables incitations à la guerre sociale.

On sait, malheureusement, qu'avec ces personnes, le pire est toujours à venir.

François-Michel Debroise

mardi 22 juin 2010

Pourquoi nous serons à la manifestation du 29 juin devant la Préfecture

En septembre 2009, que voulions nous ?

Obtenir l'abrogation d'une augmentation violente d'impôts qui a provoqué une situation dramatique pour beaucoup de contribuables grignois et dangereuse pour l'avenir de la Ville

En juin 2010, que voulons nous ?

- stopper immédiatement le recours à toute nouvelle hausse de la fiscalité locale,
- créer les conditions d'un retour à terme à une fiscalité acceptable, conforme aux recommandations de la chambre régionale des comptes.

Qu'avons-nous fait ?

En huit mois, nous avons contribué à :
- Manifester le rejet massif de la population de cette hausse : opération "ville à vendre", autodafé des feuilles d'impôts, …
- Mobiliser les médias : PQR, presse nationale, télévisions, Internet, …
- Informer la population : réunions d'informations, blog, bulletins, …
- Interpeller les parlementaires de l'Essonne.
- Travailler avec la municipalité sur les solutions budgétaires saines et réalistes au sein desquelles le contrat d’objectifs et de moyens adopté à l'unanimité par le conseil municipal nous parait être un des outils garantissant aux contribuables grignois des perspectives satisfaisantes et durables.

C'est pour l'ouverture d'un vrai dialogue autour d'objectifs réalistes que nous serons à la manifestation du

mardi 29 juin à 14h00, devant la Préfecture.

Le retour à une fiscalité acceptable passe par la résolution de la situation budgétaire de la ville.

Maintenant, nous savons que c'est possible !

Le Collectif des habitants demande a être reçu par le Préfet

Le Collectif a participé à de nombreuses réunions de travail sur le Budget communal : examen des recettes possibles et économies de gestion à envisager. Il s'est félicité publiquement, au cours de la conférence de presse, des efforts de rigueur accomplis tant dans la gestion 2009 que pour la préparation du budget 2010.
En complément, le Collectif a demandé, le 7 mai 2010, à être reçu par le Préfet pour connaître les mesures prises par l'État, dans la même période, pour résoudre les difficultés chroniques de Grigny.
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Le Collectif "100% Contre!

à

Monsieur le Préfet de l'Essonne
Boulevard de France
91010 EVRY CEDEX


Monsieur le Préfet,

Notre rencontre du 30 septembre 2009 s’était conclue par des engagements de votre part sur les quelques points que voici :

  • Vous demandiez au Président de la CRC un contrôle approfondi des finances et de la gestion de la ville de Grigny,
  • Vous vous engagiez à ce que les services de la Préfecture apportent leurs conseils à la municipalité,
  • Vous proposiez l’organisation de groupes de travail toujours dans le but d’aider notre ville.

Par ailleurs, comme nous nous y sommes engagés devant les contribuables grignois, nous avons travaillé avec les services concernés sur les finances communales afin d’essayer de trouver des solutions réalistes tant en dépenses qu’en recettes.

Sur ces recettes, nous avons la ferme conviction que tout n’est pas mis en œuvre afin que soit reconnu par exemple le nombre réel d’habitants de Grigny :

Le tableau «Revenus et niveaux de vie de l’INSEE décembre 2009 » recense pour l’année 2007 : 28140 habitants à Grigny soit prés de 2000 de plus que le chiffre officiellement retenu pour le calcul de la dotation de fonctionnement.


À la veille de l’adoption par la municipalité du budget 2010 qui, s’il semble qu’il sera équilibré sur l’année, n’en présentera pas moins un reliquat déficitaire certes, moindre que l’année passée mais toujours important, l’angoisse est latente chez tous les Grignois de revivre le scénario de 2009.

Pour toutes ces raisons, nous souhaiterions vous rencontrer afin d’évoquer toutes ces questions et afin que puisse se construire pour nous tous et durablement, un avenir prometteur que le projet de ville en cours doit apporter.

Dans cette attente, nous vous prions de croire, Monsieur le Préfet, en notre haute considération distinguée .
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Interrogé, à plusieurs reprises, sur les suites données à notre demande de rendez-vous, les services de la Préfecture nous ont promis une réponse écrite du Préfet sur les points évoqués, et ont décalé notre rendez-vous après la réception du budget communal et de l'avis que la Chambre régionale des comptes y portera.


À suivre !

mercredi 3 février 2010

Et une de plus ...!!!

Le 20 janvier 2010, le Premier Ministre a répondu à Madame Claire-Lise Campion, Sénatrice de l'Essonne.

Elle lui avait fait directement part de la situation financière de Grigny en motivant son interrogation notamment par les conclusions de la Cour régionale des comptes.

Le Premier Ministre demande à Monsieur Brice Hortefeux de procéder à "un examen attentif" de notre dossier.

Va pour "l'examen attentif" (enfin ?)

Car après la question orale au Gouvernement - très bien argumentée - du Sénateur B. Véra, on ne peut qu'espérer que M. B. Hortefeux apporte une réponse moins passe-partout que celle faite par le Secrétaire d'Etat A. Marleix.

On a seulement retenu de la réponse de M. A. Marleix que notre situation ne pouvait plus durer et que M. le Préfet devait se mettre autour de la table : Chiche !

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Madame la Sénatrice,
Vous avez appelé mon attention sur la situation financière de la commune de Grigny.

J'ai pris note de votre démarche et des arguments qui la motivent.
J'ai demandé à Monsieur Brice HORTEFEUX, Ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales, de faire procéder à un examen attentif de ce dossier.
Vous serez tenue directement informée de la suite qui lui sera réservée.
Je vous prie d'agréer, Madame la Sénatrice, l'expression de mes respectueux hommages.





François FILLON

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jeudi 21 janvier 2010

Le Sénateur B. VÉRA interpelle le gouvernement sur le cas de Grigny

Le Collectif "100% CONTRE!" a rencontré comme convenu le 14 janvier, B. VÉRA, Sénateur-Maire PCF de Brris-sous-Forges. Il nous communique en retour l'échange qui a eu lieu, au Sénat, le 19 janvier 2010 avec le Secrétaire d'État aux collectivités.
Le voici.
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La parole est à M. Bernard Vera, auteur de la question n° 703, adressée à M. le ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales.

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M. Bernard Véra.
Monsieur le secrétaire d'État, Grigny est l'une des villes de banlieue auxquelles les gouvernements successifs ont reconnu que la collectivité nationale devait « réparation ».

Ville de l'Essonne dont la population est la plus jeune, elle est aussi la ville la plus pauvre du département. Elle fait face à une demande sociale et à des exigences éducatives parmi les plus élevées de l'Île-de-France, alors que ses ressources sont parmi les plus faibles.

En l'an 2000, elle a signé avec l'État un protocole « grand projet de ville » qui portait prioritairement sur l'enfance et la jeunesse. Des dépenses nouvelles ont donc été engagées d'un commun accord avec l'État.

Le plan de redressement pluriannuel établi par la chambre régionale des comptes, la CRC, est fondé sur l'encadrement des dépenses de la ville et sur une subvention supplémentaire de l'État.

En 2003 et en 2004, une subvention de 4 millions d'euros, puis de 3 millions d'euros, a donc été attribuée à la ville. Mais, à partir de 2005, l'État n'a plus honoré ses engagements, abandonnant la ville de Grigny à ses difficultés. Depuis, le déficit de son budget de fonctionnement ne cesse de se creuser.

Pour autant, la ville réussit à maintenir ses services aux habitants tout en réduisant ses charges courantes et ses dépenses de personnel. Ses efforts de gestion sont reconnus par la chambre régionale des comptes, qui note dès 2006 que « la commune a perdu une recette cumulée de près de 5 millions d'euros en 2006 par rapport aux prévisions du plan de redressement ».

En 2007, la fiscalité locale est augmentée de 3 %, puis de 10 % en 2008, « effort fiscal supplémentaire le plus extrême qui puisse être sollicité [des] habitants », selon les propres termes de la CRC.

Pourtant, en septembre 2009, le préfet de l'Essonne décide d'augmenter les impôts à Grigny, de 44,25 % pour la taxe d'habitation et de 50 % pour la taxe foncière. Cette décision est extrêmement lourde de conséquences pour des habitants qui ont déjà consenti d'importants efforts contributifs. Elle fait peser le risque que l'on ne voie certaines catégories de la population partir, et menace ainsi la cohésion sociale de la ville.

Dans ces conditions, il est urgent de mettre en place une structure de concertation, un groupe de travail État-commune visant à élaborer des mesures permettant le retour progressif à l'équilibre.

Des pistes existent.

  • Ainsi, chacun sait que le nombre d'habitants est sous-évalué : Grigny compte en réalité entre 3 000 et 4 000 habitants de plus que les 27 000 qu'a recensés l'INSEE. Cette sous-évaluation fait perdre chaque année 3 millions d'euros à Grigny, au titre de la DGF.
  • Autre exemple : la ville dépense chaque année 2 millions d'euros en frais financiers liés aux emprunts qu'elle est obligée de contracter. Ne pourrait-elle accéder à des prêts à taux zéro ou, au moins, à des prêts à taux bonifiés ?

Vous pouvez le constater, monsieur le secrétaire d'État, des solutions sont envisageables.

Ma question est donc simple :

Qu'entendez-vous faire pour que s'ouvre enfin entre toutes les parties concernées une véritable concertation qui pourrait déboucher, par exemple, sur un « contrat d'objectifs » liant toutes les parties autour d'une vraie ambition pour la ville de Grigny ?

Votre intervention est déterminante pour permettre à cette ville de se doter des moyens pérennes qui lui garantiront la réussite des objectifs de transformation sociale et éducative dont la population a besoin.

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M. Alain Marleix, secrétaire d'État à l'intérieur et aux collectivités territoriales.

Monsieur le sénateur, vous avez tenu à me faire part de votre préoccupation quant à la situation financière bien connue de la ville de Grigny.

La détérioration qui s'est produite ces dernières années est très préoccupante. Depuis sept ans, le budget municipal n'est plus équilibré, ce qui conduit à une spirale d'endettement et à un déficit de plus de 15 millions d'euros.

Compte tenu des propositions, voire des injonctions de la chambre régionale des comptes, le préfet s'est trouvé dans l'obligation d'augmenter le taux des taxes locales afin de ramener le déficit à 10 millions d'euros. Cette mesure sauvera ainsi la ville de ce qu'il faut bien appeler une faillite.

J'en suis conscient, cela implique un effort considérable de la part des contribuables de Grigny. Le préfet a par conséquent demandé à la trésorerie générale d'examiner avec la plus grande bienveillance les demandes de délais permettant un étalement sans frais des paiements.

Je ne suis pas sans connaître les difficultés que rencontre la ville de Grigny du fait de sa pauvreté. Toutefois, la dégradation financière qu'elle connaît, et qui est exceptionnelle en France, ne peut être mise uniquement sur le compte de sa situation socio-économique, sans quoi bien d'autres cas de ce genre auraient été constatés ! Elle résulte en effet d'un double mouvement en ciseaux : d'une part, les taux de la fiscalité locale étaient restés inchangés depuis vingt ans ; d'autre part, la commune, comme le souligne la chambre régionale des comptes, n'a pas su maîtriser ses dépenses.

Je voudrais aussi rappeler que Grigny est la commune la plus aidée du département de l'Essonne. Des sommes particulièrement importantes lui sont octroyées, que ce soit au titre de la dotation de solidarité urbaine, la DSU, complétée depuis 2009 par la dotation de développement urbain, la DDU, du Fonds de solidarité des communes de la région d'Île-de-France, le FSRIF, ou des aides de la politique de la ville. Au total, cela représente chaque année plus de 8 millions d'euros.

Comme vous le savez, monsieur le sénateur, la ville bénéficie en outre d'un programme considérable et tout à fait exceptionnel de l'ANRU, l'Agence nationale pour la rénovation urbaine, d'un montant de 370 millions d'euros sur dix ans.

Enfin, rappelons-le, les collectivités s'administrent librement et ne peuvent être placées sous tutelle. C'est pourquoi il revient désormais à la ville d'entreprendre les réformes de fond nécessaires pour maîtriser ses dépenses. Le préfet et le trésorier-payeur général, le TPG, pourront bien entendu apporter aide et conseils ; le maire a d'ailleurs d'ores et déjà été reçu plusieurs fois en préfecture. En outre, la chambre régionale des comptes a entrepris un contrôle approfondi de la gestion de la ville.

J'en conviens avec vous, monsieur le sénateur, il n'est plus acceptable que cette ville s'enfonce davantage dans la voie du déficit : Un plan de redressement doit être mis en œuvre sans attendre. Je le répète, le préfet, en liaison avec le TPG et en accord avec le ministère de l'intérieur, est bien décidé à poursuivre la concertation avec le maire et l'ensemble des élus de cette ville.

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M. Bernard Véra.

Monsieur le secrétaire d'État, je vous remercie de votre réponse.

Vous indiquez que Grigny est la ville la plus aidée de l'Essonne : c'est bien le moins que l'on puisse faire pour la commune la plus pauvre et, en même temps, la plus jeune du département !

Vous avez suggéré que l'une des raisons majeures de la situation de la ville serait liée à sa gestion. Or, je vous le rappelle, la chambre régionale des comptes admet que des efforts considérables ont déjà été réalisés par la commune en matière de réduction des dépenses publiques, qu'il s'agisse des charges courantes ou des dépenses de personnel. Si ces dépenses devaient continuer d'être réduites d'une manière aussi drastique, cela risquerait de remettre tout simplement en cause le grand projet de ville.

J'illustrerai mon propos par un seul exemple. La préfecture le reconnaît, Grigny doit supporter un « surcoût scolaire » : comme elle est, je le répète, la commune la plus jeune du département, elle voit sa population scolaire augmenter plus vite qu'ailleurs. Pour faire face aux besoins, la ville est en train de réaliser, grâce aux crédits débloqués par l'ANRU, que vous avez évoqués, un nouveau groupe scolaire, dont la construction devrait être achevée en 2010. Mais, faute de moyens, elle ne pourra pas ouvrir les portes de cet établissement et assumer son coût de fonctionnement, qui s'élève à environ 500 000 euros. Il y a là une forte contradiction au sein même de la politique de la ville !

Monsieur le secrétaire d'État, Grigny ne demande pas à être assistée ! Elle s'est déjà engagée dans une dynamique de projets d'intérêt général. Le maire et son conseil municipal, soutenus par un très large collectif d'habitants, mais aussi par de très nombreux parlementaires, de droite comme de gauche, demandent simplement à disposer de moyens suffisants pour faire vivre les services à la population et mener les actions qui sont précisément prévues dans les dispositifs contractualisés avec l'État dans le cadre de la politique de la ville.

Vous m'indiquez que le préfet est tout à fait disposé à poursuivre une concertation avec la commune. Je m'en réjouis, et je suivrai avec intérêt l'évolution des groupes de travail susceptibles de voir le jour.

Pour conclure, je dirai que Grigny mérite d'être soutenue. Il s'agit, pour cette commune, de réussir un projet ambitieux et solidaire, sur un territoire en grande difficulté, certes, mais riche d'un très important potentiel humain et économique.

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Le Gouvernement s'engage publiquement : "Un plan de redressement doit être mis en œuvre sans attendre. Le préfet, en liaison avec le TPG et en accord avec le ministère de l'intérieur, est bien décidé à poursuivre la concertation avec le maire et l'ensemble des élus de cette ville."

Le Sénateur B. Véra, s'en réjouit, comme nous, et note plus réalistement qu'il attend de voir "l'évolution des groupes de travail susceptibles de voir le jour".

Nous aussi.

Comme nous l'avons dit lors de nos vœux : il n'y a pas d'autres solutions qu'une concertation rapide et sincère. Pour la réussite de cet objectif, nous ne resterons pas bras croisés.

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